Vendredi 12 novembre, les chauffeurs routiers prévoient de manifester leur colère dès 6 heures du matin au rond point des Vaches à l’entrée de Rouen et à la Brèque près du Havre.
Un seul syndicat a rejoint l’appel à la grève nationale des transporteurs routiers, il s’agit de Sud Solidaires. Les chauffeurs non syndiqués entendent pourtant se mobiliser vendredi 12 novembre 2021.
Dans l’agglo de Rouen, Le Havre et Caen, la circulation sera perturbée
Un mouvement qui « part de la base », précise le coordinateur régional. En Normandie, deux rassemblements sont prévus en Seine-Maritime dès 6 heures du matin, un premier au rond point des Vaches à Saint-Etienne-du-Rouvray à l’entrée de Rouen, un second à Harfleur au rond-point de la Brèque, en entrée du Havre.
Ce dernier pourrait toutefois être annulé, « si les chauffeurs prévoient de rejoindre les Rouennais ». Autre mobilisation prévue en Normandie, à Caen (Calvados) au niveau des dépôts pétroliers près du viaduc de Calix. Et si aucun barrage n’est envisagé, « justement parce que nous ne sommes pas syndiqués et donc pas protégés», les routiers s’adresseront aux automobilistes via des flyers ou des opérations de filtrage, et la circulation sera certainement donc difficile aux abords de ces rassemblements.
« Certains nous comparent aux Gilets jaunes »
« J’étais syndiqué il y a encore un an… Mais j’ai décidé d’arrêter parce que depuis 22 ans, je constate toujours la même chose, les négociations ont lieu entre syndicat et patronat, mais rien ne bouge. » Arnaud Bazire, salarié du secteur du transport dans la région de Rouen explique : « Dans ma boîte, il manque 15 transporteurs, on n’arrive plus à recruter, mais quand on parle autour de nous des conditions de travail dans notre secteur, évidemment que personne ne veut y aller… »
Arnaud Bazire coordonne le mouvement qui aura lieu vendredi 12 novembre dès six heures du matin dans l’agglo de Rouen, du Havre et à Caen. En lien direct avec Philippe Kerloch, de Saint-Nazaire, « grâce à qui le mouvement est parti », Arnaud explique : « Certains nous comparent aux Gilets jaunes parce qu’on ne se revendique d’aucun syndicat, mais on veut que tous entendent notre ras-le-bol. »
Le coordinateur régional soutient pourtant : « Il ne faut pas confondre tous les combats ; celui des Gilets jaunes je le respecte, mais nous on se bat pour l’avenir de notre métier. »
« Il y a urgence à agir »
Arnaud Bazire, en effet, prédit : « Si rien ne bouge, on fera dans cinq ou dix ans en France comme au Royaume-Uni ; là-bas c’est l’armée qui transporte notamment les produits pétroliers, simplement parce qu’ils ne trouvent plus de chauffeurs pour le faire… »
Philippe Kerloch, lui, dénonce notamment « une augmentation du taux horaire qui, pour le gros coefficient, est à un centime de plus que le Smic, c’est une honte ». Et Arnaud Bazire de prendre son prendre son propre exemple : « En 20 ans, mon salaire n’a pas bougé ! »
Initié en juillet, le mouvement de réflexion autour de l’avenir de la profession a débouché début septembre « sur des propositions concrètes envoyées via un cahier de doléances au ministre des Transports, à qui nous avons demandé un rendez-vous ». Une lettre restée sans réponse : « On estime donc qu’on doit passer à la vitesse supérieure histoire d’être entendus. » Parmi les revendications des salariés du transport : « En plus de cette revalorisation du taux horaire, une refonte complète de la convention collective qui est devenue obsolète et inadaptée, et également le maintien du congés de fin d’activité. »
Arnaud Bazire comme Philippe Kerloch se disent remontés : « Si rien ne bouge, on n’en restera pas là. »