Les chutes de neige de ce lundi 4 janvier ont rendu la circulation difficile dans le Sud-Ardèche et en altitude. Les gendarmes ont dû fermer les cols de la Chavade et de l’Escrinet, le temps de laisser œuvrer les chasse-neige.
Comme un signe du destin. C’est au niveau de Prends-toi-garde, hameau de Laurac-en-Vivarais, sur la route départementale 104 entre Aubenas et le Gard, que les flocons se mettent à tomber dru. Il est environ 13 heures ce lundi 4 janvier. Les conditions de circulation deviennent de plus en plus difficiles dans le Sud-Ardèche, un secteur du département peu habitué à avoir autant de neige.
Au niveau de Rosières, le paysage est déjà recouvert d’un manteau blanc. Dans la montée entre Joyeuse et Lablachère, des poids lourds sont à l’arrêt. Un peu plus loin, sur le bas-côté, des automobilistes manient la pelle devant un fourgon à l’arrêt.
Dans la côte menant à Notre-Dame-de-Bon-Secours, hameau de Lablachère, le chauffeur d’un poids lourd se retrouve en fâcheuse posture. Son camion est parti en travers et se trouve à l’arrêt sur l’autre voie, à quelques centimètres de la façade d’une habitation : « Je ne peux plus bouger car, si je bouge, mon camion tombe sur la maison », explique le conducteur, en attendant qu’on vienne le dépanner. Il a bien vu des panneaux « salage en cours » mais il ne savait pas précisément sur quel axe. « Si j’avais su, j’aurais pris un autre itinéraire », lâche-t-il.
Plus au sud, à Saint-Paul-le-Jeune, des véhicules sont restés bloqués plusieurs heures, à la suite d’un accident matériel. « Une longue file de voitures, pour la plupart non équipées de pneus neige, s’étire depuis Saint-Ambroix », témoigne un habitant.
« Dommage que le restaurant n’était pas ouvert, on se serait bien réfugié là-bas pour se réchauffer »
Plus au nord et en altitude, au col de la Chavade comme au col de l’Escrinet, les gendarmes ont dû bloquer la circulation en début d’après-midi, le temps de laisser intervenir les engins de déneigement.
Laure Deval, aide-soignante à domicile, était parmi la vingtaine d’automobilistes retenus à la Chavade, en attendant le passage du chasse-neige pour « ouvrir » la voie : « Je suis partie de Thueyts pour Coucouron vers 8 heures. La route était enneigée mais on pouvait bien circuler. Une fois à Coucouron, j’ai bien vu qu’il continuait à neiger mais je ne pensais pas que les gendarmes allaient m’attendre à la Chavade. Ils bloquaient tout le monde, les voitures comme les camions. Quand je les ai vus, j’ai bien essayé de négocier en leur disant que j’étais aide-soignante mais ils m’ont répondu qu’on ne pouvait plus passer. Je ne sais pas trop combien de temps je suis restée coincée sur le parking, mais je languissais de pouvoir repartir. Il commençait à faire froid là-haut. Dommage que le restaurant n’était pas ouvert. On se serait bien réfugié là-bas pour se réchauffer et boire un café », explique-t-elle avec regret.
Alors que d’autres blocages ou filtrages n’étaient pas exclus dans la nuit, un arrêté préfectoral tombait vers 16 heures, interdisant la circulation des poids lourds de plus de 7,5 tonnes au col de l’Escrinet.