Les premières remontées du terrain depuis que le confinement est décrété pour ce soir ne sont pas très rassurantes sur l’état d’esprit des préfets et autres responsables politiques chargés de donner des cadres juridiques. Voici par exemple un échange entre Tom, le patron de l’Escale (grand Relais Routiers de Châteauroux) et la préfecture de l’Indre, à qui il demandait s’il peut avoir une dérogation et continuer à accueillir ses clients conducteurs routiers et à leur ouvrir ses sanitaires.
La préfecture : « Vous devez fermer comme tout le monde, il y a pas de raison que vous restiez ouvert ! Pour les enfants c’est une chose, mais les chauffeurs, ils se débrouilleront, comme la dernière fois ». Tom : « Mais demain matin, que dois-je faire avec les chauffeurs qui seront sur notre parking ? On ne va pas fermer nos toilettes et nos sanitaires ? ». La préfecture : « Ah bah, vous faites comme vous voulez, mais normalement vous devez fermer ».
Les gérants de restaurants de bonne volonté comme Tom se sentent par avance découragés par l’inconscience des autorités vis-à-vis des problématiques que les conducteurs se préparent à nouveau à rencontrer. A quand des interlocuteurs capables d’anticiper et de trouver des solutions concrètes et appropriées ?
La conclusion, c’est que certains préfets n’ont rien appris depuis les premiers temps de la crise. D’autant que désormais, les structures sont équipées en produits virucides, masques, et ont adopté des protocoles qui n’ont rien à envier aux cantines scolaires. « Les routiers sont des êtres dignes de respect », rappelle Tom, au cas où certains n’aient pas compris. – MF