Depuis le 6 avril, les 162 000 entreprises de transport espagnoles (patron-chauffeurs indépendants, transporteurs routiers de marchandises et de voyageurs réunis) ont la possibilité de retirer des masques gratuits pour leurs chauffeurs dans le réseau des 2 300 bureaux de Poste (jusqu’au 17 avril). La distribution, décidée par le ministère des Transports, s’effectue à raison de deux masques par camion de marchandises, et un masque par véhicule de transport de personnes, soit 930 000 masques au total.

Un scandale démasqué

Pour établir sa liste de masques par entreprises, le ministère des Transports s’est appuyé sur le nombre de véhicules immatriculés en Espagne, ce qui a permis de mettre au grand jour un « scandale », en révélant que de grandes entreprises de transport « qui se vantent d’être espagnoles, ont dans la pratique délocalisé leurs véhicules en Europe de l’Est », selon la Fenadismer, principale organisation patronale représentant les PME du secteur.

Un écart sidérant

« Il suffit de comparer le nombre d’immatriculation déclarées en Espagne par certaines flottes de renom, avec le nombre de camions déclarés sur leur site Internet, pour constater une différence sidérante. La distribution de masques a mis en évidence la délocalisation des camions dans les pays d’Europe de l’Est par les grandes entreprises de transport espagnoles, en raison de coûts fiscaux et de main-d’œuvre bien inférieurs », s’indigne la Fenadismer. L’organisation patronale rappelle dans un communiqué qu’elle réclame depuis des années « une action plus efficace des inspections des transports et du travail pour lutter contre la concurrence déloyale des sociétés de transport boîte à lettres ».