Le dispositif de chômage partiel parmi les plus généreux au monde, va-t-il pouvoir se prolonger? Certains groupes peu impactés par la crise sanitaire, comme SFR, peuvent-ils bénéficier du chômage partiel? La question divise patrons et économistes. Le gouvernement pourrait faire évoluer sa position.
Le chiffrage était d’abord de 8,5 milliards d’euros. Puis, le 9 avril, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a évoqué un « investissement » de plus de 20 milliards. Il est vrai que les compteurs s’affolent : à cette date, 628.000 entreprises ont fait des demandes de chômage partiel pour 6,9 millions de salariés. Ils se verront régler l’équivalent de 84% de leur rémunération nette par l’Etat et l’Unédic jusqu’à 4,5 fois le smic. « Il s’agit du dispositif le plus généreux du monde, cela ne va pas pouvoir continuer très longtemps explique Pierre Cahuc, professeur à Science Po et chroniqueur à Challenges, il va falloir se recentrer sur les secteurs obligés de fermer, comme la restauration ». Même si selon un porte-parole du ministère du Travail la question est aujourd’hui « hors sujet », le gouvernement, dans le cadre de la mise en place d’un processus de déconfinement va devoir travailler selon deux axes: une approche sectorielle et un mode d’indemnisation plus limité . « L’idée serait par exemple d’abaisser le plafond de 4,5 fois le smic avec un taux de remplacement plus dégressif, le tout assorti d’un reste à charge pour les entreprises, à l’exception bien sûr de certains secteurs ». A condition bien sûr que les salariés puissent être dotés d’équipements sanitaires idoines, comme des masques.
Par Pierre-Henri de Menthon le 10.04.2020
https://www.challenges.fr/france/chomage_705558