Virgil, chauffeur routier depuis 13 ans, s’est pris un PV de 68 € par la gendarmerie pour avoir uriné près de son camion sur l’aire de repos de l’A61 de Bram. Virgil veut bien être sympa mais quand même…
Six jours que Virgil, un chauffeur routier demeurant à Lézignan-Corbières, était sur la route. Plusieurs centaines de kilomètres au compteur, à livrer, à travers tout l’Hexagone, des produits alimentaires, des bouteilles d’eau et dans des circonstances difficiles depuis le début de la crise sanitaire.
« Samedi dernier, je rentrai enfin chez moi », raconte le routier qui sillonne depuis 13 ans les routes au volant de son camion.
« Vers 9 h 30, j’ai eu une envie toute naturelle. Alors je me suis arrêté sur une aire de repos de Bram sur l’A61. Il y avait deux toilettes. L’une était fermée et la seconde, vraiment insalubre… je vous passe les détails », poursuit-il.
Alors le transporteur se rapproche de son camion et urine dans l’herbe.
« Quand je me suis retourné, il y avait deux gendarmes derrière moi », explique-t-il.
« Tout de suite, ils m’ont dit, qu’il était interdit d’uriner dehors et qu’il y avait des toilettes pour cela. J’ai bien tenté de leur expliquer qu’une des toilettes était fermée et que la seconde était vraiment insalubre mais ils n’ont rien voulu comprendre », raconte Virgil
« Avec tout ce qui se passe, avec le coronavirus, je ne voulais pas mettre la main sur ces poignées de portes d’autant plus que les toilettes étaient vraiment dégueulasses », tente-t-il d’expliquer aux gendarmes qui lui dressent malgré tout un procès-verbal de 68 €.
« Je me lave avec des lingettes »
Plus tard, le routier a bien tenté, en téléphonant à la gendarmerie, d’obtenir une indulgence mais on lui a vite fait comprendre que ce serait perdu d’avance.
Et de confier son quotidien, celui qu’il partage avec ses autres collègues sur les routes alors qu’une partie de la population est confinée.
Car pour lui et pour les autres routiers : le télétravail, c’est un peu, voyage en terre inconnue.
« On vit un peu à la sauvage… » dit-il rapportant que nombre d’aires de service sont pour la plupart fermées, que les restaurants ,les douches,… sont inaccessibles même si depuis quelque temps cela s’est un peu arrangé.
« Depuis six jours, je me lave avec des lingettes, depuis six jours, je mange dans mon camion… et on livre des produits alimentaires, de l’eau pour que les gens ne manquent de rien et voilà… », dit-il encore excédé, révolté ne pouvant se résoudre à un tel manque de compréhension.
Des conditions de travail difficiles pour tous ces routiers qui, eux aussi, pourtant, dans l’ombre, contribuent et participent au bien-être des gens.
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