Un jeune chauffeur de poids lourd, fier d’avoir roulé à 151 km/h sur l’A64 entre Bayonne et Toulouse, a été repéré et arrêté par la gendarmerie dans la Drôme sur l’A7. Il sera jugé à l’automne prochain.
Sur la route comme sur internet, les gendarmes veillent. Un chauffeur de poids lourd de 19 ans l’a appris à ses dépens. Il y a quelques jours, il commente la publication Facebook d’un chauffeur routier qui explique avoir été contrôlé en excès de grande vitesse après une fraude. La technique, connue de tous les routiers, consiste à placer un aimant sur un capteur au niveau de la boîte de vitesses. Le champ magnétique désactive alors l’enregistreur du chronotachygraphe.
Le jeune routier commente la publication en indiquant qu’il existe une autre possibilité pour frauder. Sur le profil Facebook de cet internaute, pas de photo, mais son poids lourd avec le nom de son entreprise …
Ce jeudi après-midi, le gendarme qui a repéré la publication est en patrouille sur l’A7 à Bourg-les-Valence dans la Drôme. Il remarque un poids lourd de la même société que l’internaute et décide de le contrôler. Bonne pioche : le chauffeur est le jeune internaute ! Le gendarme découvre alors que le routier s’est rendu coupable de six importants excès de vitesse, entre 129 et 151 km/h, sur l’A64 entre Toulouse et Bayonne, entre le 8 février et le 28 mars.
Le routier voulait gagner du temps
« Il mettait la boîte de vitesses automatique sur la position neutre, explique à La Dépêche le chef d’escadron Patrick Martinez, de l’escadron départemental de la Sécurtié Routière de la Drôme. Il agissait ainsi dans les grandes descentes de l’autoroute entre Toulouse et Bayonne ». Pour ne rien arranger, l’indice L de vitesse des pneus du poids lourd mentionnait une vitesse maximum de 120 km/h. « Je vous laisse imaginer les conséquences d’un poids lourd de 44 tonnes lancé en pleine vitesse si un problème de chargement, de conduite ou de température du pneumatique était survenu », ajoute le chef d’escadron Patrick Martinez. Pourquoi agissait-il ainsi ? Pour gagner du temps …
Déjà quatre grands excès en 2019
Au-delà des six grands excès de vitesse, les militaires du peloton autoroutier de Valence découvrent que le jeune routier avait déjà été contrôlé en 2019 pour quatre grands excès de vitesse. Il avait alors écopé de quatre amendes de 300, 400, 500 et 600 €. Mais son permis n’avait pas pu être retiré lors de son interpellation étant donné que les infractions n’avaient pas été constatées sur-le-champ. Le permis avait été retiré plus tard pour trois mois mais le jeune routier n’avait pas encore été avisé.
Le routier a été avisé de la suspension de son permis ce jeudi après-midi. Son patron a dû venir chercher son poids lourd à proximité de l’autoroute A7. Le parquet de Valence a décidé de poursuivre le chauffeur pour mise en danger de la vie d’autrui. Il sera jugé le 16 octobre prochain.
À même pas 20 ans, ce jeune routier avait pourtant effectué une formation de trois ans pour conduire un poids lourd. « Il n’avait pas la tête sur les épaules » commente le chef d’escadron.