Des centaines de routiers attendent à la sortie d’Orléans ou sur les aires d’autoroutes que les camions soient à nouveau autorisés à emprunter l’autoroute A10 en direction de Paris.

Coup dur pour les routiers en transit sur l’autoroute A10 dans le Loiret, depuis mercredi soir. Sur arrêté préfectoral, la circulation en direction Paris y est désormais interdite aux poids lourds de plus de 7,5 tonnes au-delà d’Artenay, alors même qu’il leur est également interdit de rejoindre les routes secondaires. Les camions sont invités à contourner la région parisienne par l’A19. Quand à ceux qui ne sont pas intéressés par ce détour par l’est, ils n’ont plus qu’à prendre leur mal en patience. Ce mercredi aura été long, sur les bords de l’autoroute.

Les camions s’étendent à perte de vue, sur l’aire d’autoroute de Gidy, le long de l’A10. Ils sont près d’une centaine, et ceux qui n’ont pas trouvé de place refont le tour du parking enneigé, une fois, deux fois, se mettent en double file… À la sortie de l’aire, ils s’alignent encore sur la voie d’accélération.

« Je suis arrivée hier à 19 heures, raconte Michèle, 59 ans, venue de Limoges. Je devais repartir ce matin à 5 heures, mais avec l’arrêté du préfet, pas moyen de reprendre la route. » Elle transporte 27 tonnes de bobines de papier vers Vernon, dans l’Eure. Du coup, la déviation imposée par la préfecture pour contourner Paris, par l’A19, ne l’intéresse pas. « Je vais vers l’ouest, l’A19 vers l’est. Ça ne rime à rien ! Et puis, les autres voies que j’aurais pu emprunter sont aussi bloquées. »

Elle a retrouvé quelques autres chauffeurs de sa connaissance. Comme Florence, 40 ans, arrivée de Toulouse vers 9 heures du matin. Et bloquée elle aussi dans son périple vers Chartres. « On attend que le préfet lève son arrêté. Et on discute. On va prendre des cafés dans la station. Et on attend », répète-t-elle tout en regardant passer les camions en quête d’une place.

Le petit groupe de conducteurs qui font la conversation au bas des véhicules s’estime chanceux.

« Au moins, nous sommes bloqués sur une aire d’autoroute, pas sur les voies, sans toilettes ni nourriture, comme des chiens, comme c’est le cas de nos collègues coincés sur l’A154, du côté de Chartres. »

MICHÈLE, ROUTIÈRE

Passer outre l’arrêté préfectoral, y songent-ils ? « Non, c’est la règle et on la respecte. On ne va pas risquer notre permis comme ça. Il n’y a que les fous furieux, qui tentent le coup de partir pour tenter de passer. »

Ces « fous furieux » n’iront d’ailleurs pas loin. Car à l’intersection de l’A10 et de l’A19, à quelques kilomètres au nord de l’aire de Gidy, les gendarmes s’assurent que les poids lourds suivent les instructions et s’engagent bien sur l’A19. Tout comme au péage d’Artenay, ils font barrage de leur corps aux camions qui voudraient se glisser en douce sur la voie vers Paris…

Alors il faut patienter, en espérant trouver un refuge. Il y a, notamment, la zone de stationnement obligatoire sur l’aire de Val Neuvy, dans l’Eure-et-Loir. Une aire déjà pleine, et qui ne se remplira pas plus, maintenant que l’A10 est interdite aux camions. Ils ont reçu hier soir la visite de la Croix-Rouge du Loiret, qui y a distribué de la nourriture tout en s’assurant que les chauffeurs se portaient bien. La Croix-Rouge et d’autres associations devraient y revenir ce soir.

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Publié le 07/02/2018

https://www.larep.fr/orleans/transport/faits-divers