Six constructeurs européens (DAF, Daimler, Iveco, MAN, Scania et Volvo/Renault) se seraient entendus sur les prix de vente et les conditions de livraison des poids lourds sur la période 1997-2011. Des amendes record d’un montant total de 2 à 4 Md€ pourraient être infligées. Décryptage.
L’enquête sur une éventuelle entente entre les constructeurs de poids lourds, lancée par la DG Concurrence en 2011, touche à sa fin. Le Financial Times a révélé, dans son édition du 29 mai 2016, que des amendes record de plusieurs milliards d’euros pourraient être infligées dans les prochaines semaines.
Un tuyau britannique
Paradoxe des paradoxes ! Avant de privilégier sa sortie de l’Union européenne, la Grande-Bretagne aura ainsi (involontairement) rendu un louable service à la Commission. Les amendes que la DG Concurrence s’apprête à infliger aux constructeurs européens de poids lourds, soupçonnés d’entente sur les prix, ne sont en effet pas issues du Saint-Esprit.
Selon nos informations, c’est un ex-salarié de la filiale britannique du constructeur MAN qui a aiguisé les soupçons du gendarme britannique de la concurrence, l’Office of Fair Trading (OFT). Licencié, ce lanceur d’alerte a décidé de dénoncer les pratiques anti-concurrentielles de son ex-employeur comme des 5 autres constructeurs européens.
Des provisions colossales
Iveco, DAF et Scania seraient les plus touchés par les sanctions financières. Le montant des provisions est désormais connu :
Volvo : 400 M€;
Daimler : 600 M€ passés dans les comptes du 4e trimestre 2014 (avoir passé une provision en 2011 sans en dévoiler le montant);
DAF : 850 M€;
Iveco 450 M€.
De son côté, Scania s’avoue « incapable d’évaluer l’impact financier de l’enquête de la DG Concurrence », rapporte le Financial Times, citant le rapport annuel du constructeur, filiale du groupe Volkswagen.
CONCURRENCE 30/06/2016