L’avenir du transport routier au menu d’une conférence européenne
L’administration centrale des transports (DG Mobilité et Transports) organise une conférence sur l’avenir du transport routier. L’enjeu est de taille. Car certains observateurs doutent des ambitions de la Commission européenne en matière de lutte contre le dumping social et la concurrence déloyale.
Proposer des solutions concrètes à un secteur du transport routier de marchandises (TRM) en proie à l’optimisation sociale et à la concurrence déloyale. Telle est l’ambition de la DG Mobilité et Transports, qui réunit « les professionnels de la profession » le 19 avril 2016 au centre de conférences Charlemagne situé à deux pas du Berlaymont, siège de la Commission européenne à Bruxelles.
Deux tables rondes sont organisées sous l’égide de la commissaire européenne chargée des transports, Violeta Bulc, et du directeur général de l’administration centrale (DG Mobilité et Transport), Henrik Hololei. Thèmes abordés :
« Marché intérieur et dimension sociale du transport routier » ;
« Coût des infrastructures – signal prix et interopérabilité des systèmes de péages électroniques ».
Quid de la révision du « paquet routier » ?
En théorie, les principales conclusions des tables rondes seront discutées au cours de l’après-midi en présence de Michaël Nielsen, le délégué général de l’IRU à Bruxelles, Roberto Parrillo, président de la section transport routier auprès de la fédération européenne des travailleurs du transport (ETF) ou Gérard Shipper, délégué général d’Euro Contrôle Route.
Pour l’heure, les orientations politiques de la Commission s’avèrent décevantes, selon l’ETF. « Je ne suis pas optimiste quant à la révision du paquet routier attendue en 2017 », prévient Roberto Parrillo. « La Commission ne parle plus de paquet routier mais d’initiative routière (ndlr : « Inititiative Road »). Une manière de dire que le dossier dont a hérité la commissaire européenne Violeta Bulc est savamment allégé. Un comble au moment où les États membres, France et Belgique en tête, exigent une clarification et une simplification des règles en matière de cabotage et de détachement des salariés. »
« J’ai l’impression que rien n’a changé avec la Commission Juncker », poursuit Roberto Parrillo. « D’autant que la révision du paquet mobilité proposé en mars par la commissaire chargée du travail et de l’emploi, Marianne Thyssen, n’intègre pas le transport routier de marchandises dans son périmètre. Marianne Thyssen a botté en touche et renvoyé le transport à ce nouveau concept d’initiative routière ».
Des moyens de contrôle en chute libre
Pour l’heure, la création d’une agence européenne du TRM n’est toujours pas à l’ordre du jour des institutions européennes. Du coup, la priorité ne serait-elle pas de moderniser l’échange de données entre les États pour intercepter les entreprises infractionnistes ? Comme l’indique Euro Contrôle Route (ECR), il ne faut pas oublier que les moyens de contrôles dans le TRM européen ont diminué de… 75 % depuis 2008. La conférence bruxelloise répondra-t-elle à l’urgence ?
http://www.wk-transport-logistique.fr
DUMPING SOCIAL 19/04/2016