Les routiers russes en colère contre leur toute nouvelle écotaxe

A un mois des fêtes, les transporteurs et routiers russes font pression sur le gouvernement de Poutine par des opérations escargots ou des immobilisations pures et simples de leurs véhicules dans tout le pays, empêchant ainsi les magasins de remplir leurs rayons de Noël.

Ils s’élèvent contre l’entrée en vigueur, depuis le 15 novembre, d’une nouvelle taxe censée financer la réparation des infrastructures. D’un montant de 1,53 rouble (0,02 euro) par kilomètre parcouru, elle s’applique aux véhicules de plus de 12 t circulant sur les routes fédérales et est perçue via un dispositif appelé « Platon ». Dans tout le pays, les routes se sont couvertes de camions à l’arrêt. Avec le slogan « Non au racket » ou « La Russie sans Platon », les conducteurs (souvent petits patrons) dénoncent l’obligation d’installer à leurs frais les nouveaux équipements requis pour mesurer les distances parcourues.

De plus, le fait que la perception de la taxe soit confiée à une entreprise privée (comme c’était prévu en France pour l’écotaxe) fait débat, d’autant qu’elle se trouve appartenir notamment à un milliardaire proche de Vladimir Poutine. Les seules concessions obtenues avant la mise en place de la taxe furent de faire baisser le prix au kilomètre parcouru de 3,73 (0,05 euros) à 1,53 roubles (0,02 euros) jusqu’au 29 février 2016, puis à 3,06 roubles (0,04 euros) à partir du 1er mars 2016 jusqu’à la fin de l’année 2018.

De plus, les amendes pour le non-acquittement de la taxe ne seront appliquées qu’à partir du 1er mai 2016, au lieu du 15 novembre initialement prévu. Cependant, les camionneurs ne décolèrent pas et réclament son annulation pure et simple. – MF

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Mise en ligne le 25/11/2015