Pleslin-Trigavou
Neuf mois après l’accident. Sylvie a enfin retrouvé le chauffeur routier

La mère de Dylan Vadis, décédé dans un accident de la route dans la nuit du 19 au 20 mai, avait remué ciel et terre pour retrouver ce témoin indirect du drame.

Mardi 3 mars, Sylvie Vadis a reçu le coup de fil qu’elle n’attendait plus. Au bout du fil, un chauffeur routier. Le fameux chauffeur routier qu’elle recherchait depuis l’accident qui a coûté la vie à son fils Dylan, 17 ans, dans la nuit du 19 au 20 mai 2014. L’homme était l’un des premiers sur les lieux du drame. Pourtant, il n’avait jamais été auditionné au cours de l’enquête, laissant à la famille une incertitude sur les circonstances de l’accident.

Ce doute taraudait Sylvie, qui a tout tenté pour retrouver ce témoin. Elle est allée jusqu’à mettre une banderole, sans autorisation, au bord de la RN176, sur un terrain appartenant à la DDTM35. Tout près de là où s’était passé l’accident, à proximité de l’échangeur de Plerguer.

Grâce à une banderole au bord de la RN176

C’est grâce à cela que le routier, originaire du Calvados, a pris contact avec elle. Enfin. « En voyant sur la banderole de 4 mètres « appel à témoin chauffeur routier », il a tout de suite su que c’était pour lui. Sur le coup, il n’a pas pu relever mon numéro de téléphone et il a demandé à des collègues de le faire. Il m’a alors appelée pour m’expliquer ce qu’il avait vu. »

En l’occurrence, pas grand-chose de plus par rapport à ce que Sylvie savait déjà. « Il a aperçu Dylan sur la voie de gauche en même temps que le conducteur de la voiture qui était en train de le dépasser. Il m’a dit que Dylan ne l’avait pas dépassé auparavant. Que pour sa part il n’avait vu aucune voiture, aucun feu, aucun signe suspect avant d’arriver à cet endroit. C’est pour cela qu’il ne s’était pas fait connaître auprès des gendarmes. »

S’il n’était plus là au moment de l’arrivée des militaires, c’est parce qu’il était parti appeler les secours depuis une borne d’arrêt d’urgence. « Il était énervé de constater qu’ils n’arrivaient pas à localiser les lieux… à l’heure de la géolocalisation. » Cet appel passé, il était reparti. « Par la suite, il a su que Dylan était décédé. Il n’a pas osé alors prendre contact avec nous. »

Ses dires viennent désormais conforter l’hypothèse selon laquelle Dylan a chuté seul, de sa moto de 125 cm3. « Une grosse gamelle, la première, la dernière de sa courte vie où il n’aura fait que du bien autour de lui, où il n’aura amené que du bonheur », a écrit sa maman sur sa page Facebook. Une maman qui se dit désormais « prête à avancer », prête à tenter de remonter la pente, à attaquer « ce fichu col hors catégorie » décrit par une championne cycliste qui a vécu, elle aussi, la perte d’un enfant.

Pour Sylvie, ce chauffeur était une pièce manquante. « Il fallait fermer cette porte, comme on dit dans le jargon des enquêteurs. Mais c’est quand même anormal d’avoir dû le faire par mes propres moyens, et en me mettant dans l’illégalité avec un affichage sauvage », considère la Pleslinaise. Elle tient à remercier tous ceux qui ont relayé son appel et qui l’ont aidée dans ses différentes démarches. « Une véritable chaîne de solidarité s’est mise en place. Famille et amis étaient à mes côtés, tous impliqués dans cette quête », dit-elle. Elle pense aussi à tous ceux qui n’oublient pas Dylan et le lui font savoir, « dès qu’il y a (notamment) un arc-en-ciel ».
B.R.