Le mouvement de grogne des routiers sur les salaires, relancé dimanche, devait se terminer lundi dans la soirée avec une levée progressive des barrages, les syndicats misant sur la reprise probable des négociations le 26 ou 27 mars prochain.
L’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC) à l’origine du mouvement se réunira mardi pour acter la fin de la mobilisation, une décision d’ores et déjà approuvée par la majorité des responsables syndicaux.
La nouvelle mobilisation visait à trouver un accord sur la revalorisation des grilles, bloquées depuis 2012. «Nous demandons simplement la mise en place d’une nouvelle séance de négociations au patronat sur les bases de la contre-proposition que nous avons faite la semaine dernière, c’est-à-dire un taux horaire à 9,82 (euros) à l’embauche», réexpliquait Thierry Cordier, secrétaire général de la CFDT Route.
Le patronat ne «cédera» pas
L’intersyndicale, à l’origine de la «grève à durée indéterminée», exige toujours 10 euros bruts de l’heure pour les plus bas coefficients du transport routier, actuellement à 9,43 euros. Mais, depuis l’échec des négociations salariales le 9 février dernier, elle a revu ses prétentions à la baisse, «dans un esprit d’ouverture». Pour l’heure, le patronat campe sur sa dernière proposition, 9,62 euros, soit un centime de plus que le Smic.
Les syndicats, qui «peinent à mobiliser» au-delà de quelques «actions sporadiques», ne feront pas céder la partie patronale, affirmait lundi sur Radio Classique le délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), Nicolas Paulissen. «Nous ne maîtrisons pas le calendrier des négociations», a fait valoir le dirigeant pour justifier la non reprise du dialogue, renvoyant la balle au président de la Commission mixte paritaire, seul habilité à convoquer une rencontre.
En début d’après-midi, le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, demandait à ce dernier «d’organiser, dans les meilleurs délais, une nouvelle réunion de négociation».«Les conditions du dialogue doivent être retrouvées», a écrit dans un communiqué M. Vidalies, estimant que «chacune des parties doit pouvoir avancer sur le chemin d’un compromis». Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie, en charge des Transports, a de son côté proposé l’aide de l’Etat pour résoudre ce conflit.
Depuis dimanche soir, les syndicats des transports routiers ont relancé une grève à durée indéterminée pour pousser le patronat à revenir à la table des négociations salariales, interrompues en février. Après l’échec des négociations annuelles entre décembre et février.
Pour l’heure, seule l’organisation patronale des PME (OTRE) s’est dite «ouverte à la poursuite des négociations avec les organisations syndicales sur la base de propositions raisonnables». En l’absence d’accord avec les patrons, les salaires pourraient être à nouveau bloqués en 2015 pour les 330 000 salariés du secteur.
16 Mars 2015,
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