Mory Global encore en redressement judiciaire
Mory Global, l’entreprise née de la reprise de Mory Ducros il y a un an, a été mise hier mardi en redressement judiciaire pour six mois, par le tribunal de commerce de Bobigny. Elle s’est déclarée vendredi après-midi en état de cessation de paiement.
Plus de 2 200 emplois sont menacés sur toute la France. En Côte-d’Or, Mory Global a une agence qui emploie une cinquantaine de salariés (auxquels on peut ajouter les quelques salariés de Besançon). Et l’ambiance est très morose : « Pour la majorité d’entre nous, on vit nos dernières heures dans cette entreprise… », dit l’un d’entre eux. « Même s’il y a une reprise par un transporteur, ça va être sur le minimum. Ils en garderont 1 sur 2, pas plus ! »
C’est la troisième fois en moins de cinq ans que l’entreprise se retrouve au tribunal pour les mêmes raisons.
La première fois, c’était l’été 2011 et Mory Team (à l’époque) avait alors été racheté et marié à Ducros Express (ex-DHL Express France). En novembre 2013, Mory-Ducros était placé en redressement judiciaire. Le groupe avait été repris en février 2014 au prix de 2 800 licenciements, soit plus de la moitié de ses salariés et de la fermeture de 35 agences sur 85. À Longvic, une dizaine de personnes avait été licenciées mais l’agence était restée en place.
Aujourd’hui, une nouvelle fois, l’entreprise se retrouve au tribunal de commerce. Il semblerait que le principal actionnaire, Arcole, refuse tout financement après que la justice a empêché la cession d’une partie des actifs immobiliers de l’entreprise (appel en examen le 25 février).
Les salariés peu optimistes
La procédure de redressement judiciaire, qui gèle temporairement les dettes de l’entreprise et prévoit un plan de relance, lui offre aujourd’hui un sursis de quelques mois, avec un premier examen des comptes le 7 avril. Mais les salariés à Longvic ne sont guère optimistes : « C’est reculer pour mieux sauter. Une entreprise qui a perdu 90 millions en 2013, 45 millions l’an dernier… Même si à Dijon les clients nous font encore confiance, on fait partie d’un groupe ! »
Hier, l’activité continuait comme d’ordinaire, sur le site de Longvic. Photo J. R.